posté le 08-12-2019 à 00:17:56

Les tensions montent en flèche alors que des hommes armés non identifiés tuent des manifestants à Bagdad

Au moins 20 tués, plus de 130 blessés alors que des hommes armés attaquent des manifestants campés près de la place Tahrir.

 

Les responsables irakiens ont porté le nombre de morts à 20 au moins après une nuit sanglante d'attaques par des hommes armés non identifiés qui ont pris pour cible des manifestants antigouvernementaux près du principal camp de protestation de Bagdad.

Plus de 130 autres personnes ont également été blessées par balles et coups de couteau près de la place Tahrir, le principal camp de protestation de la capitale irakienne, a rapporté l'agence de presse Associated Press, citant des responsables de la santé et de la sécurité qui ont parlé sous couvert d'anonymat.

Il s'agissait de la poussée la plus violente de la capitale depuis des semaines et elle est survenue une semaine après que le Parlement a accepté la démission d'Adel Abdul Mahdi après deux mois de protestations massives exigeant son départ et la refonte du système politique du pays.
Vendredi soir, des hommes armés dans des camionnettes ont attaqué un grand bâtiment près du pont al-Sinak où des manifestants antigouvernementaux avaient campé pendant des semaines, ont déclaré des témoins à l'agence de presse AFP.

"Selon nos sources, cette violence a commencé tard hier soir autour de la place Khilani, juste au nord de la place Tahrir", a déclaré samedi Dorsa Jabbari d'Al Jazeera, à Bagdad.

Les assaillants ont forcé les manifestants à sortir du bâtiment et des balles réelles ont pu être entendues après l'altercation.

La télévision d'Etat a déclaré que le bâtiment avait été incendié "par des hommes non identifiés".

Jabbari a déclaré que la violence est une escalade "en termes de division qui se crée au sein des manifestations et des différents groupes qui tentent de prendre le contrôle de la voix dans les rues de Bagdad".

Les attaques ont commencé un jour après qu'une série d'incidents suspects de coups de couteau ont fait au moins 13 blessés sur la place Tahrir de Bagdad, l'épicentre du mouvement de protestation irakien sans chef qui a duré des semaines.

Plus de 400 manifestants ont été tués et près de 20 000 blessés depuis le début des manifestations antigouvernementales le 1er octobre.


Un drone frappe Sadr chez lui

Par ailleurs, un drone armé a pris pour cible le domicile du chef chiite irakien Muqtada al-Sadr dans la ville de Najaf, dans le sud du pays, quelques heures après le déploiement de ses partisans à Bagdad en réponse aux attaques contre les manifestants, selon son bureau.

"Il s'agit d'une attaque claire qui pourrait déclencher une guerre - peut-être une guerre civile - en Irak. La retenue est essentielle", a déclaré samedi le porte-parole d'al-Sadr, Salah al-Obeidi, à l'agence de presse AFP.

Une source du parti d'al-Sadr a déclaré que "seul le mur extérieur avait été endommagé" lors de l'attaque, ajoutant qu'al-Sadr se trouvait actuellement en Iran.

Beaucoup de ceux qui sont arrivés à Bagdad après l'attaque de vendredi étaient soupçonnés d'être des membres de Saraya al-Salam (Brigades de la paix), la milice dirigée par al-Sadr.

Le chef chiite avait auparavant soutenu le gouvernement d'Abdul Mahdi mais a depuis soutenu le mouvement de protestation. Une source de Saraya a déclaré à l'AFP qu'al-Sadr avait envoyé ses partisans dans les rues après l'attaque de vendredi pour "protéger les manifestants".

Selon le chercheur irakien Zeidon al-Kinani, l'attaque du complexe de Sadr pourrait avoir été une tentative pour attirer le chef chiite dans le mouvement de protestation en tant que "chef spirituel".

"Le gouvernement et les milices pro-iraniennes sont très conscients que c'est l'une des principales oppositions des manifestants depuis les premiers stades de la révolution", a déclaré al-Kinani à Al Jazeera.

"Les manifestants ont refusé d'avoir l'un des vieux visages, qu'ils soient dans le gouvernement ou dans le quota ethnique sectaire - dont Muqtada al-Sadr faisait lui-même partie", a-t-il dit.


Manifestations de masse

 

                                                   Vendredi, des manifestants participent à la poursuite des

                                                              manifestations anti-gouvernementales à Bagdad, la capitale


Les manifestations de rue ont fait irruption en Irak depuis début octobre, les manifestants appelant à la démission du gouvernement, à la dissolution du Parlement et à une refonte du système politique du pays, en place depuis l'invasion de l'Irak par les États-Unis en 2003.

Les manifestations sont devenues violentes au milieu des accusations des membres de la sécurité irakiens qui ont utilisé une force excessive contre les manifestants.

Vendredi, le leader chiite irakien Ali al-Sistani a exprimé son soutien aux manifestations, les qualifiant d '"outil de pression pour influer sur de véritables réformes" dans le pays.

"Ce qui importe le plus, c'est qu'ils [les protestations] ne soient pas entraînés dans des actes de violence, de chaos et de sabotage", selon une mosquée sermon lue en son nom dans la ville méridionale de Karbala.

Al-Sistani a déclaré qu'un nouveau Premier ministre doit être choisi sans ingérence étrangère.

Ses commentaires faisaient suite à des informations selon lesquelles un haut commandant iranien s'était rendu à Bagdad cette semaine pour rallier son soutien à un nouveau gouvernement qui continuerait de servir les intérêts de l'Iran.

Dimanche, le Parlement a accepté la démission du Premier ministre Adel Abdul Mahdi, s'inclinant devant une demande clé des manifestants.

Abdul Mahdi et son gouvernement occupent désormais un poste de gardien jusqu'à la formation d'un nouveau cabinet.

Les autorités irakiennes ont accusé à plusieurs reprises des "hors-la-loi" d'avoir profité de manifestations pacifiques pour attaquer des manifestants et des forces de sécurité, et d'avoir saccagé des biens publics et privés.

 

SOURCE: Al Jazeera and news agencies

 

 


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