posté le 20-05-2016 à 14:29:10

Vol Paris-Le Caire: pourquoi le mystère reste entier plus de 30 heures après la disparition

Quasiment aucun indice n'a été récolté ou communiqué avec fiabilité sur la disparition du vol MS804. Une absence d'avancée qui surprend tous les experts.

 

Plus de 30 heures après la disparition de l'avion MS804 qui reliait Paris et Le Caire, les indices récoltés sont peu nombreux et aucune piste n'a pu être écartée. Autrement dit, le mystère reste entier. Et cela a de quoi surprendre: le vol était assuré par un Airbus A320, qui compte parmi les avions moyen-courriers les plus répandus et les plus fiables, il était opéré par la compagnie EgyptAir, et a traversé une zone ultra-sécurisée quand il a disparu des écrans radars. Beaucoup d'experts font ainsi part de leur surprise ce vendredi matin. BFMTV revient sur les zones d'ombre qui perdurent.

> Une (trop) forte présence sécuritaire

Parmi les points surprenants et encore inexpliqués dans cette disparition, figure la présence à bord de trois agents de sécurité armés. Celle-ci relève du choix de la compagnie aérienne et n'a rien d'anormal, mais le choix d'embarquer pas moins de trois agents a de quoi surprendre. "Trois agents de sécurité pour 56 passagers, c'est bizarre", a ainsi souligné sur BFMTV David Lefranc, expert en gestion de crise aérienne.

Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette sécurité renforcée. La possible présence dans l’avion de personnes d’importance, comme des diplomates, ou le fait que la compagnie ait jugé la liaison sensible sont les plus probables.

> Deux informations données puis démenties

Les tergiversations des autorités alimentent elles aussi le mystère qui entoure cette disparition. La première a concerné l'émission d'un message de détresse. Dans un communiqué, la compagnie EgyptAir a en effet annoncé qu'une alerte avait été émise quelques minutes avant la disparition de l'appareil des écrans radars. Une information ensuite démentie par l'armée égyptienne. 

Deuxième rebondissement avec le flou autour de débris retrouvés en mer. La compagnie aérienne a annoncé jeudi que des débris du vol Paris-Le Caire avaient retrouvés dans la zone de recherche, mentionnant "des gilets de sauvetage et des morceaux de plastique" flottant en mer. Une information elle aussi démentie par la suite. "Les débris retrouvés n'appartiennent pas à un avion", a affirmé quelques heures plus tard le président du Comité grec de sécurité aérienne.

 

 "La zone la plus surveillée au monde"

 

L'avion MS804 a disparu au nord de l'Egypte, à proximité des côtes d'Israël et de la bande de Gaza. Or il s'agit de "la zone la plus surveillée au monde, y compris par satellite", selon l'expert aéronautique Gérard Feldzer. 

Pourquoi n'a-t-on rien retrouvé alors que l'avion a disparu dans une telle zone? Jean Serrat, consultant aéronautique de BFMTV, a fait part de sa surprise sur ce point:

"Je suis très étonné qu'on n'ait encore rien trouvé. L'avion a été suivi par radar jusqu'à pratiquement 15.000 pieds. Donc à 50 km près, on sait où il est tombé. Et on n'a encore rien trouvé? Cela me paraît étrange. Moi je pense que ce matin (vendredi, Ndlr), on va probablement nous annoncer que des pièces ont été trouvées. Il y a déjà eu des annonces qui ont été contredites par les Grecs mais j'ai du mal à penser qu'on n'ai pas déjà trouvé des indices."

Un étonnement partagé par l'expert en aéronautique Pierre Condom, qui l'a affirmé ainsi sur BFMTV:

"Ce qui me surprend, c'est qu'on n'ait pas encore retrouvé les débris. Parce que quelle que soit la façon dont ça s'est produit, il y a toujours des débris qui flottent. Et la zone de recherche est quand même relativement limitée - même si elle est en pleine mer, elle est à 200 km des côtes de chaque côté."

> Des enjeux diplomatiques, industriels et assurantiels

Doit-on alors penser que les autorités dissimulent volontairement des informations? Sans aller jusque-là, Stéphane Gicquel, président de la Fédération nationale des victimes d'accidents, pointe les enjeux qui peuvent entrer en conflit avec une transparence totale des recherches et de l'enquête. Sur le plateau de BFMTV, il a ainsi expliqué: 

"Il y a une forte dimension diplomatique. Et on voit bien, disons-le, qu'il y a un poker menteur. Il y a les Américains qui savent, les Russes. On nous dit une information, elle est démentie par la même source ou par une source officielle."

Stéphane Gicquel a également rappelé ce qui s'était passé après l'explosion, le 31 octobre, d'une bombe à bord d'un avion russe qui venait de décoller de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh. "Souvenez-vous Charm el-Cheikh, on n'a jamais eu copie des boîtes noires, les gendarmes de l'identification n'ont jamais pu travailler avec les autorités égyptiennes. Là on voit les gens du BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses, Ndlr) partir (en Egypte, Ndlr). D'accord, ils partent, mais quel va être leur rôle?" Et de conclure ainsi: 

"Il faut voir les enjeux diplomatiques, les enjeux industriels. Si demain il y a un défaut sur les A320, il faut rappeler tous les A320. Des enjeux assurantiels, parce que derrière il y aussi des questions financières."

Pour autant l'enquête ne fait que commencer. Coordonnées par les autorités égyptiennes, les opérations de recherche vont être menées avec l'aide de la Grèce, de la France et de la Turquie. Des membres du BEA devraient également collaborer avec les enquêteurs. Pour rappel, il avait fallu cinq jours pour retrouver les premiers débris du vol Rio-Paris en 2009.  

 

SOURCE :  http://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/vol-paris-le-caire-pourquoi-le-myst%c3%a8re-reste-entier-plus-de-30-heures-apr%c3%a8s-la-disparition/ar-BBtgK1D?li=BBoJIji

 


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