Nairobi (Kenya), samedi. L'attaque d'un commando armé de fusils d'assaut et de grenades dans un centre commercial de la capitale a fait au moins 39 morts et 150 blessés.
Deux Françaises ont été tuées dans l'attaque terroriste en cours à Nairobi au Kenya, a annoncé ce samedi soir l'Elysée dans un communiqué, faisant part de la «totale solidarité» du président François Hollande avec les autorités kényanes. «Le président de la République condamne avec la plus grande fermeté ce lâche attentat et il partage la douleur de la famille des compatriotes Français»
L'attaque meurtrière menée par un commando armé dans un centre
commercial huppé de Nairobi, la capitale du Kenya, a été revendiquée par
les combattants islamistes somaliens al-chebab sur leur compte Twitter.
Le président du Kenya, Uhuru Kenyatta, a déclaré que les terroristes
«ont tué 39 innocents». Le nombre de blessés est estimé, provisoirement,
à 150.
Dimanche aux première heures, alors que l'attaque avait débuté plus de
12 heures plus tôt, le Centre national des opérations du Kenya pour les
catastrophes indiquait que le nombre de commerçants et d'employés
détenus par les hommes armés était incertain, alors qu'une opération
massive de l'armée et de la police est entrée en action. Toutefois, cinq
otages avaient pu être libérés par les forces de sécurité. «Les
opérations se poursuivent», indiquait un responsable de la sécurité
kenyane présent sur les lieux, armé et en civil.
Le compte Twitter des chebabs suspendu
En début de nuit, Twitter a annoncé sur le site de langue anglaise
@HSM_Press que le compte Twitter des assaillants islamistes chebab était
suspendu. Le réseau social a précisé que c'était la troisième fois
depuis le début de l'année qu'il agissait ainsi sur ce compte.
Durant la journée, alors que la sanglante opération du commando
islamiste n'était pas terminée, @HSMPress1 avait publié ainsi plusieurs
communiqués concernant cette attaque, messages n'apparaissant plus,
depuis la suspension du compte, sous la forme de twitts sur les sites
sur lesquels ils ont été repris, comme ci-dessous.
Le bureau de presse de l'organisation terroriste soulignait ainsi que «HSM (NDLR : Harakat al-Shabaab al-Mujahideen) a averti à plusieurs reprises le gouvernement kenyan que le maintien de ses troupes en Somalie aurait des conséquences graves»
Les insurgés expliquaient que «l'attaque à # WestgateMall est un tout petit aperçu de ce que les musulmans subissent dans la Somalie aux mains des envahisseurs kenyans».
«Seuls les infidèles ont été tués», se sont félicités les shebab : «tous les musulmans présents sur place» ont été «escortés hors du centre par nos moujahidines».
Proche du siège local des Nations unies, ce centre commercial était
régulièrement cité par les sociétés de sécurité comme une cible possible
de groupes liés à Al-Qaïda, tels les insurgés somaliens al-chebab, qui
ont souvent menacé de mener des attaques sur le territoire kényan à
cause du soutien militaire de Nairobi au gouvernement somalien.
L'armée kényane est entrée en Somalie en 2011 et se maintient depuis
dans le sud du pays, dans le cadre d'une force africaine soutenant le
gouvernement somalien qui a infligé de nombreuses défaites aux
islamistes.
Sur place, dans le centre commercial, les forces de sécurité kényanes
affirment être sur le point de venir à bout des terroristes. «Les
assaillants ont été isolés et encerclés dans un secteur de l'un des
étages. Le reste du centre commercial semble sécurisé», a indiqué une
source sécuritaire, alors que l'opération se poursuivait dans la soirée
ce samedi.
Le président kenyan a déclaré, sur un ton martial : «Nous allons traquer
les auteurs, nous allons les chercher, et nous allons les punir pour ce
crime odieux.»
Mais de son côté, le responsable de la communication des insurgés
indiquait sur le compte Twitter de l'organisation, à 20h32, que les
Moudjahidins à l'intérieur de #Westgate Mall sont toujours en train de
combattre et sont toujours forts».
Huit à dix hommes masqués, vêtus de noir, armés de grenades et de fusils
d'assaut AK-47, ont ouvert le feu ce samedi midi sur les clients et le
personnel du centre commercial de luxe à Nairobi, tuant au moins 39
personnes, en blessant des dizaines d'autres et prenant sept otages.
Un nombre indéterminé de ressortissants des Etats-Unis ont été blessés
dans l'attaque a annoncé le département d'Etat américain, qui a condamné
un «acte de violence insensé». L'ambassade américaine au Kenya, qui a
été mobilisée pour leur venir en aide, est «également en contact avec
les autorités locales et a offert son assistance», précise le
département d'Etat.
Des Britanniques figurent «sans aucun doute» parmi les victimes de
l'attentat selon le chef de la diplomatie du Royaume-Uni, William Hague.
Un suspect blessé et arrêté
La police a indiqué qu'un suspect blessé dans la fusillade a été arrêté
et évacué à l'hôpital sous escorte armée. «C'est un suspect et il est
traité comme tel. Il a été emmené à l'hôpital et restera sous
surveillance pour être interrogé», a dit une source policière. Mais
l'homme ne pourra rien révéler. Selon la chaîne de télévision NTV Kenya,
«le combattant a succombé à ses blessures par balles».
STATE HOUSE says #Westgate gunman who had been arrested has succumbed to bullet wounds
— NTV Kenya (@ntvkenya) September 21, 2013
Des soldats kényans et des unités d'élite sont venus soutenir la police dans les premières heures de l'assaut. Des soldats étaient visibles autour du bâtiment de quatre étages, survolé par des hélicoptères de la police et de l'armée. «Nous sommes dans le processus de sécurisation du bâtiment, magasin après magasin, et d'évacuation des personnes» piégées à l'intérieur depuis le début de l'attaque, a expliqué une source sécuritaire.
Une scène de guerre
Selon un témoin, les assaillants ont «exécuté» des clients et parlent une langue étrangère, peut-être l'arabe ou le somali. Mais, a-t-il ajouté, «je n'en suis pas sûr car je ne parle pas ces langues». Des hommes et des femmes terrifiés, certains tenant des enfants dans les bras, fuyaient la zone en courant, certains étaient blessés. D'autres rampaient le long de murs pour éviter les balles perdues. Plusieurs voitures constellées d'impacts de balles étaient abandonnées çà et là.
Source : leparisien
posté par Salem Magazine.
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