Plus de 230 blessés lors de l'incendie des manifestants à Nassiriya par les forces de sécurité un jour après l'incendie du consulat d'Iran.

Bagdad, Irak - Au moins 25 personnes ont été tuées après que les forces de sécurité eurent ouvert le feu à balles réelles et munies de cartouches de gaz lacrymogène afin de disperser des manifestants antigouvernementaux dans la ville de Nasiriya (sud du pays), selon des sources médicales et des témoins.

Les autorités de Bagdad, la capitale, ont envoyé des troupes pour "rétablir l'ordre" dans le sud de l'Irak, qui a connu des manifestations massives pendant des semaines, a annoncé l'armée jeudi dans un communiqué.

Le gouvernement irakien a limogé le nouveau commandant militaire après le déclenchement de violences meurtrières.

Une source du bureau du Premier ministre irakien a déclaré à Al Jazeera qu'Adel Abdul Mahdi avait ordonné le renvoi du lieutenant-général Jamil al-Shammari moins d'un jour après sa nomination au poste de commandant de l'armée pour gérer la province de Dhi Qar à la suite de l'escalade violente à Nassiriya.
Selon des sources de sécurité, au moins 233 personnes ont été blessées jeudi dans la répression des manifestations à Nassiriya, au lendemain de l'incendie du consulat iranien dans la ville sainte chiite de Najaf.
"La force ne nous fera pas peur"

Hussein, un avocat de Nasiriya âgé de 32 ans qui se trouvait sur le site de la manifestation, a accusé les forces de sécurité de ce qu'il a appelé un "bain de sang".

"Nous avions bloqué les routes et les ponts au cours des quatre derniers jours et les forces de sécurité ont agi sur nous pour essayer de les ouvrir. Ils ont ouvert le feu, provoquant un bain de sang", a-t-il déclaré à Al Jazeera.

"Ce qui se passe à Nasiriya est incroyable. Rien ne justifie ce recours à la violence contre nous. Nous, le peuple, sommes extrêmement en colère. Notre sang est en ébullition. Nos frères ont été tués de manière injustifiée.

"Mais cet usage de la force ne nous fera pas peur. De plus en plus d'entre nous sont descendus dans les rues pour demander justice pour ceux qui ont été tués ou pour garder les ponts sous notre contrôle."

Khalifa, un manifestant âgé de 30 ans, a déclaré que la plupart des manifestants à Nasiriya avaient perdu un frère ou un ami lors des événements sanglants de jeudi.

"La douleur est profonde et cela ne fait que renforcer notre détermination à protester", a-t-il déclaré. "Nous resterons dans la rue jusqu'à ce que nos demandes soient satisfaites, quel que soit le niveau de force utilisé contre nous."

Le Gouverneur de Dhi Qar avait auparavant appelé le Premier ministre Abdul Mahdi à retirer les commandants militaires envoyés à Nasiriya, capitale de la province, les accusant de responsabilité pour les violences meurtrières.

Adel al-Dukhali a appelé à une enquête sur ce qu'il a décrit comme un recours "inacceptable" à la force contre des manifestants.

source : aljazeera.com